Foto de Jeanloup Sieff tomada de La canción de la Sirena
J’écris très lentement. Je peux passer un journée à écrire quelques centaines de mots, puis passer toute la journée du lendemain à les réecrire. Il faut que mon texte me paraisse, sinon parfait, du moins satisfaisant, avant d’aller plus loin, que le premier jet soit assez bon pour que j’avance dans le récit. Une foi que je suis assez satisfait, je continue mon histoire et je ne reviens pas en arrière. J’ai besoin d’oublier ce que j’ai écrit. Quand j’y reviens, je redécouvre des phrases que je n’avais pas lues depuis deux ou trois mois, et il arrive que ce qui m’apparaissait alors drôle, intelligent ou brillant me semble lourd, emprunté. D’ou l’importance de la deuxième lecture.
Ian McEwan. Le Magazine Littéraire. Mars 2011